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Actualité

[ARTS ET SCIENCES] Le label SAPS TEEPEE finance 2 Kaléidoscopes à l’Université d’Orléans : « Presse en scène ! » et « La Vie à la Lumière »

  • SAPS,
Date(s)

le 17 décembre 2025

Lieu(x)



 

Le dispositif Kaléidoscope, créé par l’Université de Tours, s’étend à l’Université d’Orléans grâce au soutien financier du label SAPS TEEPEE.

Visant à faciliter la rencontre entre un·e chercheur·e (ou un collectif) et un·e artiste (ou un collectif), il a pour objectif d’ouvrir un espace de travail commun sur quelques mois, où se tissent à la fois des échanges de pratiques, l’exploration d’une thématique de recherche, la construction d’une méthode et une production artistique. Chaque projet pourra donner lieu à une restitution publique (spectacle, exposition, installation, performance) pensée comme un moment de partage avec le grand public.
Un appel à projets a été lancé dans ce cadre. Six potentielles collaborations arts-sciences ont répondu. Le 25 novembre 2025, deux projets ont été retenus : « Presse en scène ! », porté par le laboratoire POLEN, et « La Vie à la Lumière », porté par le laboratoire CBM.

UNE PLONGÉE THÉÂTRALE DANS LES ORIGINES DU JOURNALISME

Ce projet théâtral, intitulé « Presse en scène ! », sera coordonné par Marion Brétéché, maîtresse de conférences en histoire moderne au laboratoire POLEN, spécialiste de l’histoire de la presse aux XVIIᵉ–XVIIIᵉ siècles, ainsi que par la Compagnie Esenca. Ensemble, ils accompagneront une trentaine d’étudiant·es de Licence 3 Histoire dans la création d’un spectacle sur les origines du journalisme.

Les étudiant·es écriront des saynètes dont l’objectif sera de faire sentir au public la généalogie de questions très actuelles : indépendance des médias, construction de l’information, confiance ou défiance envers les journalistes. Il ne s’agira pas seulement de mettre en scène des savoirs scientifiques, mais aussi d’utiliser la fiction, l’humour et un anachronisme volontaire pour proposer une autre manière d’aborder l’histoire de l’information.

Au cœur de ce projet, la Compagnie Esenca jouera un rôle central. Son directeur artistique, Patrice Riera, comédien et metteur en scène, a forgé sa pratique au sein de compagnies engagées dans des actions citoyennes et intervient depuis plus de dix ans dans des écoles d’art dramatique, des centres sociaux et des établissements scolaires. En 2024, il a fondé la Compagnie Esenca autour d’un axe central : interroger la parole comme outil d’émancipation autant que de manipulation, notamment avec le spectacle en cours de création « Comment on se parle ? ». Aux côtés de Laurent Chauzain, comédien et dramaturge, ils accompagneront les étudiant·es dans la co-écriture et le jeu, en écho au travail de l’historienne.

La représentation de « Presse en scène ! » aura lieu le 25 mars 2026 aux Archives départementales du Loiret, dans le cadre de la 6ᵉ édition des Nocturnes de l’Histoire.

DES MEMBRANES POURPRES AU VERRE : EXPOSER L’ACTIVITÉ D’UNE POMPE À PROTONS

Le projet « La Vie à la Lumière » sera porté par Julie Bourseguin, maîtresse de conférences rattachée au Centre de Biophysique Moléculaire (CBM), dont les travaux portent sur des sondes luminescentes à base de lanthanides. Il sera développé en collaboration avec l’artiste transdisciplinaire Anna Steward, dont la pratique s’inscrit déjà dans des projets mêlant arts et sciences, en particulier dans les domaines de la microbiologie et de l’astrobiologie.

Pour Julie Bourseguin, qui utilise la lumière pour suivre des processus biologiques (production d’espèces réactives de l’oxygène, variations de pH, migration cellulaire…), cette collaboration offrira un terrain d’expérimentation élargi permettant de voir sa pratique sous un autre prisme. Pour Anna Steward, le projet sera une passerelle pour accéder plus directement aux processus expérimentaux.

Leur point de convergence sera une protéine : la bactériorhodopsine, une pompe à protons activée par la lumière, composant les membranes pourpres de micro-organismes vivant dans des milieux considérés comme extrêmes en raison de leur très forte concentration en sel. Le projet cherchera à rendre visible ce processus moléculaire fondamental, habituellement observable uniquement en laboratoire. Le verre constituera le matériau central de cette exploration : tubes, plaques et sculptures plus complexes, dont certains éléments interactifs. Ces dispositifs auront pour ambition de permettre l’activation puis l’observation de l’activité de la bactériorhodopsine par le public.

L’ensemble s’inscrira dans une narration de type science-fiction, afin d’interroger la manière de relier les conditions de vie dans des milieux extrêmes à notre perception humaine. Le projet comprendra également un atelier pour les étudiant·es, une conférence sur l’intersection entre art et science, ainsi qu’une éventuelle publication conjointe, prolongeant la collaboration au-delà de l’exposition.

Partenaires :
Contact :
Pierre GACHOD, chargé de médiation scientifique - Université d'Orléans :